Claude Puch avec un des premiers prototypes de flotteur.

 

 

 

 

 

Projet / dessin (janvier 1981)

 

Article du Journal Le Monde
(4 juin 1983)

 

Baptême en eau vive pour Albert
Point de Vue - Images du monde

(été 1989)

 

Cette activité est née à la fin des années 50, révélée au grand public par les exploits remarquables de Louis Lourmais, ce nageur breton qui descendit le Saint Laurent et le Fraser, rivière tumultueuse au Canada, par des températures hivernales, uniquement équipé d'une combinaison, de palmes, gants, chaussons, masque et tuba.
Puis dans les années 60, les nageurs avec palmes qui pratiquaient les épreuves de grand fond en eau libre sentirent le besoin pour quelques uns de pratiquer la nage en eau « sauvage » (actuellement, on dit en eau vive).
Des rivières comme le Tarn, le Verdon, l'Ardèche, l'Allier, l'Inn, etc, furent descendues en randonnées.

L'émission télévisée « les Coulisses de l'exploit » en 1964, montra pour la première fois des nageurs en eau vive.
Ces nageurs, en plus de leur équipement classique, avaient un sac étanche dans lequel étaient logés vêtements secs, vivres, matériel de camping.
Dans l'équipement cité plus-haut, le sac étanche, sur lequel les nageurs pouvaient s'appuyer, joua un rôle déterminant dans le développement de la nage en eau vive, car il servait à la fois de flotteur et de pare-chocs.

Bivouac avant la descente (1978)

En 1974, étant responsable du club de plongée du Laboratoire Central des Ponts et Chaussées de Paris, je pris l'iniative de déplacer nos entraînements hivernaux de nages avec palmes dans le Haut-Doubs et dans la Haute Cure (Morvan), là où les eaux et le site étaient plus agréables que ceux fréquentés habituellement, la Seine ou la Marne proche de Paris.

Descente de La Dranse (Pâques 1979)

C'est dans ces eaux vives que le matériel évolua très vite, à la suite d'accidents sans gravité heureusement survenus à quelques nageurs. En effet, le sac qui nous servait de flotteur dans lequel nous logions une ou deux chambres à air gonflées, n'était pas adapté à ce type de rivière à rapides, le nageur ne faisait pas corps avec, et nous prenions alors de sérieux coups.

Soucieux de la sécurité de l'équipe, en 1977, je réalisais un prototype de flotteur pare-chocs que je testais sur des rivières de classe IV, les Drances, le Chalaux (lieu dit « le Haut de Courtibas »). En 1978, je perfectionnais ce prototype en lui ajoutant une coque en plastique (P.V.C.) avec deux poignées de maintien dans laquelle je logeais un module gonflable ; les mains, les coudes, la poitrine et le ventre étaient protégés. Après de nouveaux essais (dont une première, réalisée avec un ami Pierre Morin sur la Haute Vézère à Treignac), ce matériel apparut très satisfaisant : il se plaçait bien dans les veines de l'eau, se retournait peu, était très maniable, le nageur faisait corps avec.

Fin 1978, une société civile fut créée : la société Meritor, afin de protéger l'invention. Un brevet fut déposé en France et aux U.S.A.
Progressivement, les idées apportées par les membres du groupe vinrent enrichir ses performances. Je trouvai alors un nom pour ce flotteur « l'hydrospeed », cela sonnait bien. (Le nom hydrospeed est déposé par la Société Meritor).
Actuellement, il se compose d'une coque catamaran, de deux poignées internes rigides, d'un bulbe frontal avec étrave et de deux flotteurs latéraux qui enserrent et protègent le bassin du nageur en permettant des gîtes de 60° environ (le centre de gravité du nageur étant dans l'eau).
L'engin en polyéthylène est injecté de mousse souple à cellules fermées pour une sécurité supplémentaire en cas de crevaison de la coque.

Mise à l'eau, La Cure, Morvan (1977)

A Pâques 1995, sur la Vézère à Treignac (Corrèze), un prototype en mousse « américaine », mousse de polyéthylène à cellules fermées, a été testé avec succès. Son poids est d'environ 4 kg d'où un gain de poids appréciable. Ce modèle semble très prometteur pour la compétition.

L'hydrospeed est encore appelé à évoluer dans les années à venir. Le nom hydrospeed, également appelé « hydro » est entré dans le langage courant (cité dans le Quid) et est devenu un nom commun comme Canoë ou Kayak. Peut-être sera-t-il le nom d'une discipline sportive ?

L'hydrospeed fut aussi l'élément moteur qui développa rapidement la nage en eau vive. En effet, dans les années 70, nous étions quelques dizaines de pratiquants, considérés comme un peu fous. Ce nombre augmenta rapidement, peut-être grâce à certains journalistes comme ceux de l'agence Vandystadt Allsport France, du Monde, de Paris Match, etc, qui ont su tout de suite comprendre l'intérêt et le développement de notre passion. Ils nous firent confiance et connaitre du grand public.

L'activité fut reconnue aussi par les hautes instances sportives puisque, en juillet 1989, le Comité National Olympique et Sportif Français (C.N.O.S.F.) donna un avis favorable au rattachement de la nage en eau vive à la Fédération Française de Canoë Kayak (F.F.C.K.).
En 1990, le Sécrétariat d'Etat à la Jeunesse et aux Sports entérina cet avis.
Fin 1997, parallèlement aux structures fédérales, nous comptions en France plus de 125 000 pratiquants, chaque année, dans le cadre de baptêmes et de randonnées proposés par différents organismes.

                                                                                    Claude PUCH (1997)

 

   
     
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